D’où viennent les Parisiens ? Telle est la question que s’est posé l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, qui vient de dévoiler une étude d’envergure sur l’origine des personnes résidant à Paris. Bilan ? Selon les données issues du recensement effectué en 2020, moins d’un Parisien sur trois est né dans la capitale. On fait le point.
Il faut croire que c’est une question qui revient souvent dans les conversations des Parisiens, à tel point que l’Insee en a fait une étude inédite, dont les résultats sont parus fin février : d’où viennent les habitants de la capitale ? Le chiffre qui fait parler est le suivant : il s’avère en effet que 29,7 % des 2 146 000 habitants de la capitale sont nés à Paris, soit moins d’un Parisien sur trois – c’est la première fois que ce chiffre passe sous la barre des 30 %. Ce qui signifie que plus des deux tiers des Parisiens sont nés ailleurs !
Démographie : d’où viennent les Parisiens ?
L’étude de l’Insee confirme ce qu’on sait en réalité depuis longtemps : Paris est une ville cosmopolite, qui accueille des personnes venues d’ailleurs en France et dans le monde. Concentrons-nous sur le cas du 12ème arrondissement de Paris, connu pour abriter notamment le « quartier aveyronnais » de la capitale, concentré autour de Bercy. Il faut en effet savoir que si l’Aveyron est le cinquième plus grand département de France par sa superficie, ce n’est pas sur son territoire que l’on retrouve la plus grande communauté d’Aveyronnais. Avec quelque 300 000 Aveyronnais à Paris, la capitale compte à elle seule plus d’Aveyronnais que l’Aveyron ! Une communauté qui se rassemble notamment chaque année en octobre lors du Marché des Pays de l’Aveyron, autour de producteurs et artisans de l’Aveyron regroupés le temps d’un week-end rue de l’Aubrac. Un lieu représente tout au long de l’année cette dynamique aveyronnaise dans le 12ème : l’immeuble « Oustal », né de la volonté de l’Amicalisme Aveyronnais qui avait à coeur de « réunir en un lieu commun les espaces nécessaires aux activités des Aveyronnais de Paris et de tous les Aveyronnais d’ici et d’ailleurs ». Inauguré en 1996, il accueille aujourd’hui une centaine de jeunes Aveyronnais âgés de 18 à 28 ans.
Autre donnée intéressante : ce que l’Insee appelle « l’indice d’attractivité », qui rend compte de l’attractivité de la capitale auprès des différents territoires d’origine, en rapportant le nombre de résidents parisiens nés dans un territoire donné à l’ensemble des personnes nées dans ce même territoire et vivant en France. On apprend ainsi que parmi les personnes nées en Île-de-France hors Paris, moins de 5 % vivent dans la capitale. Ces dernières « sont nées majoritairement dans un département de petite couronne et choisissent de préférence un arrondissement proche de leur département de naissance », indique l’Insee. Ainsi, les natifs des Hauts-de-Seine se retrouvent davantage dans les 15ème, 16ème et 17ème arrondissements, ceux de Seine-Saint-Denis, dans les 18ème, 19ème et 20ème. Les Franciliens natifs du Val-de-Marne se retrouvent plus facilement dans les 11ème, 12ème et 13ème arrondissements.
De manière plus globale, 29 % de la population parisienne vient des autres régions françaises, en particulier des départements du sud du bassin parisien, de l’ouest de la France ou encore du département des Alpes-Maritimes. Les Antilles sont également très représentées. Parmi les principales raisons des déplacements figurent les études et l’emploi.
La capitale compte également 25 % d’habitants nés à l’étranger, avec une dominante actuelle d’Américains et de ressortissants d’Asie et d’Afrique sub-saharienne. Enfin, si Paris a accueilli en 2020 environ 90 000 habitants d’autres territoires, elle en a aussi vu partir 133 000… un solde migratoire négatif étant pour partie compensé par un solde naturel (écart entre les naissances et les décès) positif.
Et vous, d’où venez-vous ?
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