À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée ce samedi 8 mars, Le Douze Pépouze fait le point sur les lieux du 12ème arrondissement qui portent le nom de femmes ayant marqué leur époque par leur engagement. Au total, une cinquantaine de voies publiques, jardins, équipements municipaux et autres monuments et espaces verts portent le nom de femmes. Focus sur 8 d’entre elles.
En 2021, deux nouveaux lieux en l’honneur de femmes de la Commune étaient inaugurés dans le 12ème arrondissement de Paris : la passerelle André Léo, située dans le Jardin de Reuilly, et la rue Anna Jaclard, perpendiculaire à la rue du Charolais, sont en effet entrées dans la nomenclature des espaces publics de l’arrondissement en 2020, rejoignant Marie Rogissart, qui avait donné son nom à une impasse en 2019. Une goutte d’eau dans l’océan, quand on sait que la majorité des rues, avenues, boulevards et autres places et impasses portent des noms masculins dans la capitale.
Journée internationale des droits des femmes : 8 femmes qui ont donné leur nom à des lieux du 12ème
En ce 8 mars 2025, Journée internationale des droits des femmes, nous avons choisi de mettre la lumière sur huit femmes particulièrement engagées qui ont donné leur nom à des lieux du 12ème arrondissement. Découvrez sans plus tarder leur parcours, souvent méconnu !
Le gymnase Althéa Gibson
Situé rue Baron le Roy, ce lieu rend hommage à la première championne de tennis afro-américaine, qui fut également golfeuse professionnelle. Elle a reçu pas moins de onze titres du Grand Chelem dans les années 1950 ! Elle fut surtout la première femme noire à remporter un titre du Grand Chelem (Roland-Garros en 1956), puis à Wimbledon – c’est la reine d’Angleterre Elizabeth II qui lui remit alors son trophée – et aux Internationaux des Etats-Unis, à Forest Hills (l’ancêtre de l’US Open). En 2019, une statue à son effigie a été inaugurée au Centre national de tennis Billie-Jean-King à New York.
Le parvis Claire-Heyman-et-Maria-Errazuriz
Il faut entrer au sein de l’hôpital Rothschild, dans le quartier de Picpus, pour découvrir ce lieu portant le nom de deux résistantes qui se sont illustrées pendant la Seconde Guerre mondiale. La localisation ne doit rien au hasard : Claire Heyman était assistante sociale au sein de l’hôpital, et elle sauva de nombreux enfants juifs hospitalisés dans l’établissement, tandis que Maria Errazuriz s’engagea comme infirmière volontaire au même endroit – elle aida à sauver plusieurs enfants juifs voués à la déportation et fut arrêtée, interrogée et torturée par la Gestapo en tant que Résistante.
Allée Jeanne Villepreux-Power
Vous êtes-vous déjà demandé qui avait inventé l’aquarium ? C’est à la pionnière de la biologie marine Jeanne Villepreux-Power que l’on doit cette invention. L’allée qui rend hommage à cette naturaliste française ayant vécu au 18ème siècle est l’une des voies qui permet d’entrer au sein du bois de Vincennes.
Passage Miriam Makeba
Surnommée « Mama Africa », Miriam Makeba fut l’une des voix du combat contre l’apartheid en Afrique du Sud : née dans un township de Johannesbourg, elle s’est exilée à de nombreuses reprises, aux États-Unis mais aussi en Guinée, et est notamment intervenue à l’ONU en 1963 pour demander aux Etats représentés de faire pression contre la politique d’apartheid sud-africaine. Dans le 12ème, le passage Miriam Makeba fait la jonction entre la rue de Charenton et l’avenue Daumesnil au niveau de la place du Colonel-Borugoin.
Place Gertrude-Stein
Figure incontournable du monde artistique de la première moitié du 20ème siècle, Gertrude Stein était une écrivaine féministe américaine réputée pour sa poésie. Ce fut la première mécène de Pablo Picasso, qu’elle rencontra en arrivant à Paris dans les années 1930 depuis sa Pennsylvanie natale, de même que d’autres artistes comme Matisse, Cézanne, Hemingway ou encore Jean Cocteau. La place qui lui rend hommage dans le 12ème a été inaugurée en 2013, mais vous pouvez aussi vous rendre au 27, rue de Fleurus dans le 6ème : c’est là qu’elle vécut avec son frère, Léo Stein, puis avec Alice B. Toklas, entre 1903 et 1938.
Rue Jeanne-Jugan
Située à la frontière du 12ème arrondissement et de Saint-Mandé, la rue Jeanne-Jugan honore la fondatrice des « Petites Sœurs des Pauvres ». Elle fut béatifiée en 1982 par Jean-Paul II, et a été canonisée par Benoît XVI le 11 octobre 2009.
Rue Eugénie-Éboué
Si une rue du 12ème porte le nom de la militante pour les droits des femmes Eugénie Éboué, c’est aussi le cas de la crèche municipale située dans cette même rue. Née à Cayenne, en Guyane, à la fin du 19ème siècle, la petite-fille d’esclaves eut un sacré destin en politique, puisqu’elle fut tour à tour députée, conseillère de la République et sénatrice de Guadeloupe. Côté vie privée, elle fut l’épouse de l’ancien gouverneur de Guadeloupe Félix Éboué, inhumé au Panthéon au côté de Victor Schœlcher.
Rue Simone-Iff
Elle fut l’une des « 343 », et bien plus que ça puisqu’elle fut à l’origine du fameux manifeste paru le 5 avril 1971 dans Le Nouvel Observateur, appelant à la légalisation de l’avortement en France : Simone Iff a donné son nom à une rue située entre la mairie du 12ème et le commissariat. Décédée en 2014 à 90 ans, cette infatigable militante pour les droits des femmes a été présidente du Planning Familial puis conseillère chargée des questions de santé au sein du gouvernement Mauroy.
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