histoire de la foire du trône

Alors que la 60ème édition de la Foire du Trône s’est clôturée ce dimanche 21 avril sur la pelouse de Reuilly, dans le 12ème arrondissement de Paris, après une version exceptionnellement raccourcie en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Le Douze Pépouze revient sur l’histoire de cette fête populaire millénaire.

Montagnes russes, toboggans, chaises volantes, grandes roues, palais du rire, maisons hantées et trains fantômes, mini-karting et auto-tamponneuses… En 2024, la Foire du Trône – et ses quelque 250 attractions et manèges toujours plus performants – fêtait ses 60 ans sous sa forme actuelle, sur la pelouse de Reuilly, en bordure du bois de Vincennes, dans le 12ème arrondissement de Paris. Mais l’événement remonte à bien plus loin : il est apparu pour la première fois en 957 sous le nom de « Foire aux Pains d’épices », ce qui fait de la Foire du Trône la plus ancienne foire d’Europe !

histoire de la foire du trône
© DocChewbacca / Flickr

De la Foire aux Pains d’épices à la Foire du Trône : quelle est l’histoire de la Foire du Trône ?

L’histoire de la Foire du Trône commence à la fin du 10ème siècle, alors que la famine frappe les habitants du village de « Piquepuce », qui recouvre plus ou moins les limites de l’actuelle place de la Nation. Pour pallier cette situation, les moines-boulangers de l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs décident de fabriquer des pains à base de seigle, de miel et d’épices qu’ils distribuent aux indigents. En 957, le roi Lothaire les autorise à commercer leurs créations : la « Foire Saint-Antoine » est née ! Son emblème sera pendant longtemps un cochon en pain d’épices, car Saint-Antoine était souvent représenté en compagnie d’un cochon.

La foire est alors une sorte de marché découvert où l’on trouve des marchands et des commerçants, mais aussi des saltimbanques, des jongleurs, des clowns ou encore des teneurs de jeux, et ce vers l’emplacement de l’actuelle place de la Nation (ex-place du Trône qui fut rebaptisée « place du Trône-Renversé » pendant la Révolution française), et le long de l’avenue du Trône et du cours de Vincennes. Elle se tient chaque année pendant les fêtes de Pâques. Pendant la Révolution, la foire disparaît : elle ne réapparaît qu’en 1805, sous la forme d’une petite fête foraine.

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L’ouverture de la Foire du Trône sur celle que l’on appelait « Place du Trône » © Agence Mondial / Bibliothèque Nationale de France

Pourquoi la Foire du Trône s’appelle-t-elle ainsi ?

Au 19ème siècle, la Foire aux Pains d’épices va néanmoins connaître un succès retentissant, preuve en est la visite de l’empereur Napoléon III en 1866 ! Chaque année, la foire gagne un peu plus de terrain et s’étend sur les avenues environnantes : les Parisiens de l’Est peuvent profiter des manèges mais aussi assister à des parades, à divers spectacles (d’acrobates, de clowns, d’équilibristes, de saltimbanques, de lutteurs ou encore d’animaux dressés), le tout avec des orchestres.

La Foire du Trône tient son nom de la place du Trône, elle-même appelée ainsi parce qu’un trône avait été installé à l’emplacement de la place, pour l’entrée solennelle dans Paris de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche revenant de leur mariage à Saint-Jean-de-Luz.

Elle a conservé son nom malgré son déménagement en 1964 : en effet, après des plaintes des riverains (nuisances sonores, dégradations de la part du public, absence d’équipements sanitaires qui engendrent des problèmes d’hygiène…), la ville de Paris décide de déménager l’événement. C’est depuis sur un terrain de plus de 10 hectares que se déroule chaque année la Foire du Trône entre avril et mai, attirant des milliers de visiteurs dans le 12ème. Ce terrain en bordure du bois de Vincennes, appelé « pelouse de Reuilly », vibre alors au rythme des dizaines d’attractions et des stands de barbes à papa, pommes d’amour et autres churros que l’on savoure entre deux manèges.

Quel bilan pour la Foire du Trône 2024 ?

Année olympique oblige, la Foire du Trône n’a duré en cette 60ème édition qu’un petit mois, au lieu de six semaines habituellement, du 22 mars au 21 avril 2024. Cette édition a été marquée par un « bad buzz » autour de violences relayées en masse sur les réseaux sociaux. Une escalade de la violence ? Faux, selon le cabinet de Nicolas Nordman, adjoint d’Anne Hidalgo en charge de la sécurité, qui a précisé au journal 20 minutes que « contrairement à ce que l’on entend, le niveau de tension n’est pas plus élevé que les autres années. Il y a eu en 2024, comme les années passées, quelques tensions entre groupes mais qui restent contenues par les équipes mobilisées. »

Si les chiffres de fréquentation n’ont pas encore été publiés, ajoutons que la préfecture de police indique être intervenue 98 fois en 2024 à deux jours du terme, contre 212 en 2023 et 240 en 2022 (mais sur une période raccourcie). Selon la préfecture, les réseaux sociaux donnent « une grande visibilité » aux incidents : elle déplore, toujours auprès de 20 minutes, « la diffusion massive de ces images sorties de leur contexte, qui nuit à l’activité des forains ».

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