Le Douze Pépouze

Le média du 12ème arrondissement de Paris

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Il n’est pas toujours nécessaire de se rendre au musée pour admirer des oeuvres d’art dans le 12ème arrondissement de Paris : outre certaines sculptures et autres fresques de street-art à ciel ouvert, c’est à la gare de Lyon, monument emblématique sorti de terre en 1855, que l’on peut observer des peintures murales en allant prendre son train, faire du shopping ou en descendant vers le métro.

Plus de 100 millions de voyageurs y transitent chaque année : la gare de Lyon est l’une des gares les plus fréquentées de la capitale, que les passagers se rendent dans un autre coin de Paris, en Île-de-France ou dans le sud-est de la France. Il est donc primordial pour un tel lieu d’être agréable et plaisant à traverser. En ce sens, on peut dire que la galerie des Fresques, qui a été rénovée pendant presque huit ans avant de rouvrir ses portes en 2021, fait un effet « waouh ».

Admirer une oeuvre d’art en prenant votre métro ou votre train à la gare de Lyon ? C’est possible !

La galerie des Fresques, qui constitue une véritable « colonne vertébrale » pour la gare, en reliant les zones de quais des Halls 1 et 2, est d’ailleurs inscrite depuis 1984 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, de même que les façades et les toitures du bâtiment principal. Ses dimensions sont impressionnantes : elle s’étend sur 300m2, mesure 100 mètres de long et 3 mètres de hauteur !

L’histoire de la galerie des Fresques remonte au début du 20ème siècle : c’est en 1906 que le propriétaire de la gare, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (généralement abrégée en « Paris-Lyon-Méditerranée » ou PLM), fait construire une immense salle des départs de 110 mètres de long, parallèle aux quais. À l’époque, on équipe cette « salle des pas perdus » de neuf guichets de vente en bois, encadrés par des poteaux métalliques. La salle est fermée par une bagagerie du côté de l’actuel hall 2, qui n’existait pas encore. On y trouvait cependant déjà un kiosque à journaux, un marchand de tabac, un fleuriste, un cireur de chaussures mais aussi un magasin de souvenirs.

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La galerie des Fresques de la gare de Lyon au début du 20ème siècle

À la fin de l’année suivante, en 1907, les travaux s’achèvent à peine. C’est à ce moment-là que le conseil d’administration de la compagnie de chemin de fer décide d’attribuer une enveloppe de 192 000 francs pour réaliser une décoration qui « par sa beauté, devra supprimer cet aspect de murs uniformes et inesthétiques ».

Les peintures de la galerie des Fresques, joyaux de la gare de Lyon

L’architecte Marius Toudoire propose la création d’une immense fresque murale juste au-dessus des guichets de vente pour, avance-t-il, rester dans la continuité de la décoration du restaurant Le Train Bleu. Ces peintures murales devront représenter neuf villes du sud-est desservies par PLM : Lyon, Avignon, Nîmes, Montpellier, Marseille, Toulon, Nice, Monte-Carlo et Menton. Le but ? Valoriser les destinations au départ de la gare de Lyon !

Au début des années 1920, deux autres toiles viendront s’installer perpendiculairement à ces neuf peintures murales, en direction des quais : elles représentent Venise, la Sérénissime. C’est en effet l’époque de l’apogée des trains internationaux de luxe, et il faut inviter au voyage. Leur réalisation est confiée au peintre marseillais Jean-Baptiste Olive, spécialisé dans les peintures de paysage et de marine de la région méditerranéenne.

Avec la mise en service de la LGV sud-est en 1981, alors que les premiers TGV de la ligne Paris-Lyon s’élancent juste derrière la salle des pas perdus, est décidé de compléter en peinture la partie nord du trajet reliant Paris à Lyon. C’est ainsi que 11 nouvelles peintures représentant des villes et des lieux entre Paray-Le-Monial et Paris rejoignent les toiles réalisées près de 70 ans plus tôt : on découvre ainsi Paris, Fontainebleau, Auxerre, Vézelay, Semur-en-Auxois, Dijon, Beaune, Autun, Tournus, Cluny ainsi que Paray-le Monial. Des toiles réalisées par l’atelier Genovesio-Lemercier et par le peintre Jean-Paul Letellier. Ces dernières sont plus réalistes et figurent des paysages et des personnages contemporains.

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Cette peinture fait partie des 11 nouvelles fresques représentant des villes et des lieux entre Paray-Le-Monial et Paris et ajoutées dans les années 1980 © Le Douze Pépouze

Autre changement majeur : la salle des pas perdus change de nom, et se fait désormais appeler « salle des Fresques » ou « galerie des Fresques ».

Le renouveau de la galerie des Fresques de la gare de Lyon dans les années 2020

En 2014, la SNCF décide de donner un coup de jeune à cette mythique galerie des Fresques. Selon le communiqué de presse de l’entreprise diffusé au moment de la rénovation, cette dernière avait pour mission première « de fluidifier les déplacements en gare des voyageurs, toujours plus imposants, dans un espace également propice à la flânerie et aux découvertes artistiques, gustatives et commerciales. »

Les fresques, notamment, ont fait l’objet de travaux de restauration entre 2014 et 2021 : le chantier a été mené par neuf restauratrices ainsi que par les peintres des ateliers Gohard chargés de la remise en peinture des cadres.

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La galerie des Fresques est un musée pour qui veut bien lever les yeux au sein de la gare de Lyon © Le Douze Pépouze

Le chantier a également consisté à rafraîchir les structures métalliques de la galerie et à refaire les sols en pierre de Bourgogne, comme à l’origine. Par ailleurs, les ouvertures vers l’extérieur et les verrières surplombant la fresque ont été « remises en lumière ». Enfin, 12 nouveaux locaux commerciaux ont été aménagés et habillés d’élégantes façades en chêne qui rappellent l’esprit 1900 de la galerie : ils sont occupés par Nespresso, Miniso, Izipizi, Panier des Sens, Parfois, Sephora…

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