Depuis 2008, certains résidents du 107, rue de Reuilly, dans le 12ème arrondissement, peuvent composter leurs biodéchets dans un espace dédié au pied des immeubles, de 500 m2 environ. Sur les 540 logements, 80 foyers déposent ainsi régulièrement leurs biodéchets dans la dizaine de bacs implantés en plein air, dont le compost alimente le jardin partagé juste à côté. Le Douze Pépouze a rencontré Jean-Jacques Fasquel, qui est derrière cette initiative inédite à l’époque !

C’est en lieu et place d’une ancienne aire de jeux désaffectée de sa résidence, au 107, rue de Reuilly (12ème arrondissement) que Jean-Jacques Fasquel a eu l’idée, en 2007, d’installer un endroit où les habitants qui le souhaitent pourraient composter leurs biodéchets. Alors consultant en développement durable, il écrit à Paris Habitat, le bailleur social, ainsi qu’à la mairie, pour leur faire part de son projet de compostage en pied d’immeuble, un concept inexistant à l’époque dans la capitale.

En juin 2008, le premier site voit le jour, avec trois bacs (le dispositif minimum pour un compost collectif) : un bac de matière sèche (broyat – bois broyé – ou feuilles d’automne), un bac pour les apports et un bac pour la maturation. Au début, une quinzaine de personnes sont motivées, et très vite le bouche-à-oreille est positif.

Le premier composteur en bas d’immeuble créé à Paris, une réussite

Aujourd’hui, 80 foyers sont de la partie (sur 540 logements au total), et il serait difficile d’en intégrer plus au processus par manque d’espace, explique Jean-Jacques, qui profite de notre visite pour vider son « bio-seau », l’indispensable seau qui permet le stockage des déchets fermentescibles en attendant de les amener au composteur (ou sur un point de collecte).

Dans cette logique d’économie circulaire, l’Association des locataires du 107 organise également des événements avec La Rockette Montgallet, pour vider ses placards…

Le jardin Santerre, fruit d’un travail collectif autour de la nature en ville

La deuxième partie du projet de Jean-Jacques était de créer un jardin partagé : en 2010, ce dernier voit le jour, composé de 45 petites parcelles individuelles et de quelques parties collectives où poussent notamment des aromates. Sur sa parcelle, un locataire fait par exemple pousser de l’absinthe, pour agrémenter son thé à la menthe !

Oliviers, pêchers, cerisier, néflier ou encore figuier font également partie de ce joyeux paysage cultivé par les « Composteurs du 107 », sous l’égide de l’Association des locataires du 107, qui en a la concession. Il n’est accessible aux locataires de la résidence qu’en présence d’un jardinier titulaire d’une parcelle ou d’un « composteur ».

Le « jardin Santerre » (du nom de ce commandant de la garde nationale qui prit part à plusieurs événements de la Révolution française et habita rue de Reuilly), n’abrite pas que des végétaux ! On y trouvait fut un temps un poulailler, et on y observe encore des ruches, qui ne sont pas habitées en ce début d’année 2024 mais qui devraient prochainement accueillir de nouvelles colonies d’abeilles.

Il est assez impressionnant de découvrir ce petit coin de verdure au pied d’immeubles aux dimensions vertigineuses. Malgré une visite en plein hiver, nous avons pu observer quelques arbres en fleurs, mais aussi des aromates résistants : un superbe spectacle !

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